RetourPublié le : 14 mars 2015 à 07h54
Rien
Nous ne sommes rien
Rien que des riens du tout qui font tout pour ne pas disparaître
Nous sommes les enfants naturels d'un chaos virtuel
Et d'une illusion cosmique holographique
A l'origine était le point du vide catastrophique
Le point du néant absolu
Le point d'une inertie redoutable
Le point du non temps
Le point de gravité du non être
Le point du zéro pointé
Le centre microscopique et sombre de l'infinitésimal croupion pathétique d'un cytomégalovirus
La fine membrane de l'illusion du rien qui recouvrait ce trou de balle riquiqui se brisa
Et c'est alors que déboula
Du plus profond de ce fondement ridiculement minuscule
L'univers en expansion de notre éternelle et désespérante perdition...
Ibara
1 commentaires
Anéant
Surfaire l’existence.
Bien des questions percent la modernité malgré son triomphe aveuglant.
Règne malgré les mirages de la gloire, un anarchisme dans l’âme, une fluidité vers le néant. Un vide qui absorbe, déchire l’esprit en mille pièces éparses comme des lambeaux d’hommes qui s’effritent dans l’éternité immortelle.
Il y a un feu, ce feu mordant de la vie qui enflamme les passions mortelles du réel. Mais alors… qui donc… en ce vaste bas monde mettra les pieds dans l’antre abyssal de l’inconnu. Il y a une verticalité de l’âme qui réclame sa trajectoire !
Horreur des valeurs ! Anachronisme tribal de la raison ! Folie meurtrière du droit inaliénable chaotique ! Qui veut barrer de son corps la coulée naturelle d’un nectar d’écriture ?
Faiblesse baveuse de l’illettrisme spirituelle ! Complexité aveugle des mots… des maux ! Ils se confondent, s’entremêlent, se parent de peau, s’abreuvent de sang, de larmes turbulentes… décadentes de tristesse, de mélancolie vertigineuse, de joie sidérale, d’ivresse comateuse.
Un oubli surgit, terrasse la raison arrogante d’une modernité sans identité. Ce tyrannique anonymat, ânonnant ses miasmes féconds, copulant son sperme homicide, contaminant les regards égarés… Un soir tombera la trombe luciférienne étoilée dans le cosmique parloir des damnés, là, où gronde le tumulte des orages bannis, les courroux divins affublés de l’imposture jubilatoire, tels des miroirs brisés, éclateront en myriades tranchantes dans la gorge nouée de la frondeuse folie.
Mais le temps circule, rampe sur la croûte céleste dans son indifférence aristocratique, il mesure l’impossibilité, franchit les confins méconnus de la mort ! Sa force mystérieuse de l’indéterminé, marqueur résolu de notre frêle et pâle expérience de vie nous oblitère, nous use d’une érosion martelée dans les arcanes d’une vieillesse ponctuée. Vie ? Ah ! Ah ! Le diable rit son temps, bien longuement perché sur l’altitude métaphysique de son arrogance, il danse son pas de gloire pendant que nous croupions dans les abymes argileuses de notre chair corrompue.
Cette argile qui sèche, cette sève qui s’évapore dans la chaleur infernale de nos enfers.
Enfermons la carcasse de l’homme !
Les bourreaux féroces se trémoussent sur nos os rabougris.
Longue vie ! Longue vie ! Ainsi jaillit le cri métallique des aciers froids du Tartare. N’est-ce pas une durée incertaine, une page déchirée où fleurissent les moisissures fétides ?
Vie ! Disent-ils.
Rien. Silence
Soudain, un cri rugissant des profondeurs gutturales poignarde la terre muette et cardiaque :
Longue vie à la mort ! Longue vie à la mort !
Ecrit le 20/05/2015 à 12h37
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